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Vie polymorphe Blog de littérature contemporaine conçu et rédigé en français ou en anglais. Blog of contemporary literature conceived and drafted in English or in french ...

Rouletabille n°16 d'avril 2009

Rouletabille et le serial killer

Le feuilleton littéraire mensuel des nouvelles aventures de Rouletabille - n°16 d'avril 2009

Seizième épisode: " LE CRI DE LA BETE DU BON DIEU "



Rouletabille remonte dans cette voiture qu’il affectionne tout particulièrement depuis que Robert Darzac lui en a fait don à l’issue du drame du Glandier. Il se rappelle l’amant de Mathilde Stangerson en train de conduire ce véhicule décapotable en présence de Maître Sinclair… C’est ainsi qu’ils se sont retrouvés au château du Glandier : une mémorable affaire criminelle qui déboucha sur la découverte de l’homme qui tenta d’assassiner Mathilde Stangerson : son propre père, qui n’était autre que le prestidigitateur Balmeyer, autrement dénommé Frédéric Larsan. Et c’est devant une assemblée réunie pour l’occasion par un juge d’instruction et son greffier qu’il avait démontré de main de maître que l’auteur de cette effarante tentative de meurtre ne pouvait être autre que l’inspecteur Larsan, qu’il avait lui même laissé s’échapper quelques heures auparavant… Au juge et à l’assemblée stupéfaits de son comportement envers le criminel, il aura rétorqué tout de go : « Monsieur le Juge, Rouletabille n’est qu’un reporter et n’est pas chargé d’arrêter les malfrats qui courent les rues. Mon devoir, c’était de vous révéler la vérité, pas d’arrêter Frédéric Larsan ! » [1]

 

          Mais aujourd’hui, il en est tout autrement : seul dans l’ancien véhicule de M. Darzac, il est chargé par son collègue et ami Sinclair d’une mission délicate : se rendre dans une maison de campagne qui est apparue dans l’annuaire des P.T.T comme étant une résidence de la famille Valaque. Sinclair lui a d’ailleurs affirmé que c’est la seule adresse figurant dans l’annuaire qui corresponde avec ce nom. Cette maison, supposée telle, se trouve dans un hameau du côté de Blois, pas très loin de Paris. S’il a consacré sa matinée à se rendre à Neuilly-Plaisance, il lui faut compter l’après-midi pour aller jusqu’à Blois. Il est déjà quatorze heures ; il n’a pas déjeuné et roule depuis un peu moins de deux heures : il escompte être au hameau à l’heure du goûter. En attendant, il parcourt son journal pour patienter. La route s’étend a perte de vue entre les cohortes de platanes, boulots et ormeaux. Il croise un groupe de cyclistes, quelques véhicules circulant en contre sens, puis finit par prendre un petit chemin de terre en contrebas qui devrait finir par le conduire au hameau. Soudain, il entend un hurlement qui paraît s’éterniser dans la pénombre d’un ciel devenu très nuageux. Abasourdi, il ralentit et repose son journal à côté de lui, sur le siège avant. Pour lui, cela ne fait aucun doute : c’est le cri de « la bête du bon Dieu » qu’il vient d’entendre…



[1] Gaston LEROUX, Le Mystère de la chambre jaune













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