Rouletabille n°11 de novembre 2008
Le feuilleton littéraire mensuel des nouvelles aventures de Rouletabille - n°11 de novembre2008
Onzième épisode: LE CARNAGE DU PAVILLON DE BANLIEUE
Voilà maintenant une semaine que Camille Pèrétin est rentré de Suisse en train, devant assister à une séance au Palais Bourbon d’ailleurs annulée en raisons des circonstance exceptionnelles : sa fille Linda noyée dans la piscine et les cadavres de cinq de ses amis tués à l’arme blanche. Cette histoire est épouvantable. La police, arrivée sur le lieu du carnage une heure après sa macabre découverte du lendemain de son arrivée nocturne est encore là ; ou plus exactement il s’agit de deux policiers postés devant la grille en fer forgée et de deux autres faisant les cent pas autour de son pavillon. Sa femme l’a rejoint quarante-huit heures après son arrivée, à sa demande. Sinon, elle-même serait restée quinze jours de plus en Suisse, soit jusqu’à la date de leur retour initialement prévue dans leur emploi du temps. Elle a été bouleversée par l’eau rougeâtre de cette piscine et tous ces policiers qui vaquent en tous sens à la recherche de quelque indice. Heureusement, elle n’a pas vu les cadavres de sa fille et de ses amis qui ont été transportés la veille à la morgue pour examen par un médecin légiste.
Le député de Seine-et-Marne est maintenant assis à côté d’elle dans le canapé du salon. Il est persuadé que sa fille et ses amis ont été tués à l’extérieur du pavillon car la porte d’entrée était fermée à double tour à son arrivée, telle qu’ils l’avaient laissée en partant en vacances. Linda et ses compagnons devaient revenir d’une soirée, peut-être un peu éméchés comme à leur habitude. Une fois franchie la grille en fer forgée, ils auraient été suivis par un ou plusieurs tueurs qui les auraient pris à partie. Ils n’avaient pas dû opposer beaucoup de résistance, sinon leurs cris auraient fini par alerter quelque voisin. Plausible mais quand on écoute de la musique dans un pavillon, on entend pas forcément ce qui se passe à cent mètres. Camille Pèrétin, perplexe, regarde l’horloge régence tandis qu’elle égrène les douze coups de minuit. Comme le temps passe vite, se dit-il tout en pensant que dans huit heures il allait devoir retourner au Palais Bourbon… Dans l’hémicycle. Mais lui ne sait pas encore qu’un vigile y a été tué en son absence. Et encore moins que son assassin et celui de la bande à Linda ne font probablement qu’un. Mais au fait, connaissait-il Marco Valaque ?